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GLEPIN

RUE HENRI GLEPIN

Henri glépin (1846-1898) fut l'un des plus grands mécènes que la ville ait connus. Il fut professeur à l’École Provinciale d’Industrie et des Mines du Hainaut, devenue par la suite Faculté Polytechnique de Mons. Esthète, cultivé et jouissant d'une grosse fortune, il légua à la Ville de Mons ses collections minéralogiques numismatiques et autres, afin d'en faire un musée, en particulier quelque 10.000 monnaies et médailles, plus de 2.000 pièces de céramiques dont 1.500 pièces environ de faïence et 500 pièces de porcelaine, beaucoup étant antérieures à la fin du XVIIIe siècle ; mais aussi et surtout une somme de un million et demi de francs à l'Assistance Publique, somme très importante pour l'époque, aux fins de construire un hospice pour personnes âgées indigentes vivant en couple.

En effet, à cette époque, aucune structure pour l’accueil de vieux ménages n’existait. Pour ceux-ci, l’entrée à l’hospice signifiait une séparation irrémédiable. La Commission des Hospices Civils était bien consciente du déchirement que cela provoquait mais les moyens pour solutionner le problème manquaient. Fort heureusement, Henri Glépin, avec son legs permit de mettre fin à cette situation.

Sous la direction de l’architecte Richard Parys, les bâtiments devant abriter la nouvelle institution furent construits à l’angle de la place Nervienne et de la rue Achille Legrand, à l’emplacement de jardins appartenant à l’administration des Hospices, à l'arrière de la Bonne Maison de Bouzanton. Ils furent disposés parallèlement l’un à l’autre, et conçus pour abriter trente ménages . Ceux-ci disposaient chacun de deux chambres, d’une cave et d’un grenier ; les installations sanitaires, toilette, salle de bain et buanderie étant utilisés en commun. Les pensionnaires recevaient une allocation en argent pour faire face à leurs dépenses; les soins médicaux et pharmaceutiques étaient à charge de l'institution. Les bâtiments furent inaugurés le 22 novembre 1903 et sont actuellement gérés par le Centre Public d'Aide Sociale.

Entre les deux ailes de l'hospice pour vieux ménages, on érigea un joli monument représentant un vieux couple se tenant les mains, la femme regardant le portrait du donateur. Inauguré en 1905, il est l’œuvre du sculpteur Oscar Debeul et de l'architecte Henri Van Montfort. On l'avait idéalement situé entre les deux ailes de l’hospice, face à la place Nervienne, mais il fut malheureusement déraciné en 1996 pour permettre le passage de véhicules et réinstallé le long de la façade à front de la rue Achille Legrand, derrière les grilles et la végétation clôturant l’institution … parmi les voitures en stationnement.

Dans la foulée, un hospice pour femmes âgées nécessiteuses fut également construit en 1902-1903, toujours suivant les plans de l‘architecte Richard Parys, à l’emplacement des anciens jardins du béguinage, le long de la rue Achille Legrand. Il était destiné à reloger les pensionnaires, qu’on appelait les Kanquennes, dont le vieil hospice à la rue de Houdain venait d‘être démoli pour donner plus de visibilité à l'Ecole des Mines. Malheureusement, ce bâtiment, présentant de graves problèmes de stabilité, fut démoli à son tour en septembre 1978, peu de temps avant l’installation de la Région Wallonne à l’ancien hospice du Béguinage qui fit construire à la place de nouveaux locaux administratifs.

Photos :

Rue Achille Legrand, fin XIXe siècle. Photo anonyme. FAPMC.

Rue Achille Legrand et les nouveaux bâtiments de l'hospice Glépin. Carte postale non datée. Ed. C. Flament. Coll. de l'auteur.

L'Hospice des Vieux Ménages. Carte postale oblitérée en 1913. Ed. Préaux, Ghlin. Coll. de l'auteur.

Les pensionnaires devant le monument Glépin. Carte postale non datée. Ed. Duwez-Delcourt, Mons. Coll. de l'auteur.

Les jardins de Béguinage au coin de la rue Glépin et de la rue Legrand. Photo anonyme. FAPMC.

L'hospice des Kanquennes . Carte postale oblitérée en 1907. Ed. ND Phot. Coll. de l'auteur.

Démolition de l'hospice des Kanquennes. Photo Ph. Baltus. 1978.

Le monument Glépin de nos jours. Photo de l'auteur. 2017.

LE SQUARE SAINT-GERMAIN

S’agit-il d’un simple coin de verdure créé pour enjoliver la ville ?

A première vue, on pourrait croire que l’histoire d’un simple jardin public planté d’arbres sera courte. Que du contraire, son histoire est longue et mouvementée. Mais commençons par le début. Si ce jardin porte le nom de Saint Germain c’est parce qu’à cet endroit précis s’élevait jadis une église qui fut la première paroisse de Mons !

Cette paroisse existait déjà avant la fondation du chapitre de Ste-Waudru, car on sait que les moines de la chapelle primitive de St-Pierre, qui furent les premiers desservants de ce qui était encore le monastère de Sainte-Waudru, desservaient depuis plus longtemps encore l’église de St-Germain, qui était le siège de l’unique paroisse de la population primitive qui habitait au pied du château de Mons.

On pourrait penser qu’il est curieux de trouver deux églises si proches l’une de l’autre ; c’est oublier que, si Saint-Germain était la paroisse des Montois, la collégiale était réservée aux chanoinesses et que seuls les nobles, les autorités communales et leurs serviteurs, ainsi que les étrangers de passage, avaient le droit de faire partie de cette paroisse. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle n’avait pas de fonts baptismaux.

Pour en revenir à Saint-Germain, il y eut en fait plusieurs édifices qui se succédèrent à cet endroit. Les annalistes nous apprennent qu’elle fut brûlée à diverses époques et notamment en 1112 ou 1113, avec celle de Ste-Waudru et la chapelle St-Pierre. Elle fut reconstruite, ainsi que ces édifices. On l’agrandit, même, à mesure que la population de la ville augmentait ; enfin, des chapelles y furent successivement annexées. En 1442, le chapitre sollicita de la ville l’autorisation de faire une emprise sur la voie publique pour agrandir l’église et construire une sacristie. Á la même époque, plusieurs connétablies s’adressèrent au chapitre pour obtenir des chapelles dans la nouvelle église. Enfin, de nouvelles orgues furent installées. Au début du XVIe siècle, l'église se trouvait presque entièrement reconstruite. On n’avait laissé subsister que peu de parties de l’ancien édifice. Vers 1519, les mambours voulurent terminer les travaux par une œuvre importante. Ils commencèrent la construction d’un clocher.

Cette nouvelle église de St Germain était située à 80 pieds du chevet de la collégiale. Elle appartenait au style ogival tertiaire. Elle avait trois entrées, dont la principale, comme le montre le dessin datant de 1531, était précédée d’un porche fort élégant dont la façade était composée de deux piliers de forme ronde avec chapiteaux formés de feuillages supportant une arcade que surmonte un pignon orné d’un panache au sommet et de crochets sur l’arête. Au centre de ce pignon se trouvait une niche contenant une statuette. Deux autres arcades reposant sur des colonnettes engagées, reliaient cette façade à l’église. Sous ce porche, on distingue les nervures de la voûte ; on remarque aussi, à gauche un banc de pierre abrité par une arcade en plein-cintre ; là se tenaient les mendiants. C’était le banc des pauvres. Les autres portes étaient situées, l'une à front de la rue Samson, et l’autre face à la collégiale.

Neuf chapelles étaient construites dans l’œuvre. D’après le dessin, chacune d’elles avait une fenêtre à meneaux, et était surmontée d’un pignon. Une gargouille fort simple se trouvait entre chaque chapelle, pour l’écoulement des eaux provenant tant du grand toit de l’église que ceux des bas-côtés. Un petit édifice, construit en hors d’œuvre, est ajouté à la troisième chapelle, laquelle est surmontée d’une croix, ce qui semble indiquer que cette chapelle était destinée à la paroisse, et que son annexe était une sacristie. Plus loin, on voit un bâtiment qui devait être la salle capitulaire ; on pouvait s’y rendre de l’extérieur par une cour, à laquelle une petite porte donnait accès. Enfin on voit le clocher, qui fut achevé immédiatement après l’année 1531, auquel on montait par une tourelle qui lui était annexée.

Le 5 septembre 1548, vers cinq heures du soir, un incendie causé par l’imprudence d’un plombier se déclara à l’église et la réduisit en cendres à cause de la violence du vent, en ce compris le clocher qui, fortement atteint (les cloches fondirent), dut être démoli. L’église fut reconstruite rapidement, selon toute apparence, d’après les règles du style ogivale tertiaire. Les travaux avancèrent vite car la maçonnerie fut terminée en 1551. Cette fois, le choeur fut beaucoup plus élevé que les nefs. Celles-ci furent accostées de chapelles construites dans l’oeuvre, mais à une certaine distance l’une de l’autre. Deux grandes chapelles paraissaient avoir été élevées en hors d’œuvre, de chaque côté du chœur (voir illustration). Cette nouvelle église ne tarda pas à recevoir un ameublement fort remarquable grâce aux efforts du magistrat, des mambours, des confréries, des corps de métiers et des paroissiens. Notamment un jubé, œuvre de Jéronias Hackart, qui dut être fort remarquable,.

 

En 1589, d’après l’analyste Vinchant, l’église faillit à nouveau être incendiée. Elle eut en effet,à subir la foudre qui s’abattit sur la flèche, découvrit une bonne partie de celle-ci puis pénétra dans l’édifice où elle fit des dégâts importants, notamment à la chapelle abritant les fonds baptismaux. Tout ceci fut promptement réparé.

Mais, le terrible siège de Mons par Louis XIV fut fatal à cette église. Pendant cinq jours consécutifs, une armée de plus de cent mille hommes lança sur la ville un nombre extraordinaire de bombes, de boulets rouges et d’autres projectiles incendiaires, qui détruisirent ou endommagèrent de nombreux édifices publics et habitations privées, dont l’église de St-Germain qui fut presque entièrement consumée - à l’exception du clocher, qui fut épargné, et du chœur qui, quoique fortement endommagé, resta en grande partie debout.

La reconstruction de l’église fut commencée par la réhabilitation du chœur, qui fut terminé en 1693, puis vint le tour de la triple nef qu’on porta à la même hauteur que le chœur, et dont les travaux se terminèrent vers 1714, époque où l’on construisit le portail. De 1729 à 1739, on clôtura ces travaux par la construction d’une chapelle paroissiale, dont l’exécution fut confiée à un artiste montois de grand talent, Claude-Joseph De Bettignies, architecte et sculpteur. Cette chapelle située derrière le chœur, à l’extrémité de la carolle (partie entourant le chœur), fut surmontée d’un dôme octogonal qui fit l’admiration générale. Une voussure en grès, couvrant un passage qui en a conservé le nom, supportait la partie de la carolle situé à l’arrière du chœur, entre celui-ci et la chapelle paroissiale (Celle-ci était contiguë à l’hôtel de l’Ange, dont la façade était à front de la rue de la Chaussée).

La façade de l’église faisant face au chevet de Sainte-Waudru présentait au-dessus du portail une grande fenêtre surmontée d’un frontispice. Trois entrées donnaient toujours accès à l’église : la première et la principale, vers Sainte-Waudru, la deuxième en face de la rue des Clercs, et la troisième à front de la rue Samson. Cette dernière était précédée de plusieurs marches tandis qu’en pénétrant par le porche opposé, il fallait descendre quelques degrés. Face à l’entrée de la rue Samson, de l’autre côté de la rue, se trouvait « l’école au surplis », dont les chanoines avaient la charge, et l’entrée du cimetière de St Germain qui s’étendait jusqu’à la rue Terre du Prince. (Celui-ci fut supprimé, comme tous les autres qui existaient en ville, en conformité de l’édit de Joseph II du 26 juin 1784, sur les inhumations).

Dans les premiers jours qui suivirent la bataille de Jemmapes (sic) (7 novembre 1792), l’administration provisoire de la « ville libre » de Mons déclara, en conformité des lois de la République Française, que les biens ecclésiastiques appartenaient à la nation. En exécution du décret du 15 décembre suivant, les chapitres de Ste-Waudru et de St-Germain furent supprimés, et leurs biens dévolus aux domaines et mis sous la régie d’économes. En conséquence, les mobiliers furent inventoriés. Puis, par arrêté du 17 février 1793, l’administration provisoire ordonna le transfert dans l’église Ste Waudru du siège de la paroisse de St-Germain et arrêta la fermeture de cette église en y interdisant l’exercice du culte.

Rappelons que Ste Waudru était la paroisse des privilégiés de la ville et St-Germain celle du petit peuple, raison pour laquelle la nouvelle administration, qui avait décrété qu’il n’y aurait plus parmi les hommes de distinction, avait voulu que tout le monde se retrouve sur le même pied dans une seule et même église, (ils choisirent pour cela la plus commode et la plus vaste – fort heureusement), en outre, la nouvelle administration se voyait tirer avantage d’une propriété nationale. Cet arrêté, qui désirait aussi une diminution des frais de culte et d’entretien des bâtiments, reçut immédiatement un commencement d’exécution, mais la victoire de Nerwinden (18 au 22 mars 1793) ayant rendu la Belgique aux Autrichiens, les innovations introduites depuis l’invasion des français furent renversées. Jusqu’à leur retour, à la suite de la victoire qu’ils remportèrent à Fleurus, le 26 juin 1794.

Pour en revenir à l'église Saint-Germain, jusqu’en 1797, quelques messes en présence de nombreux paroissiens y furent encore célébrées malgré l’interdiction et les menaces de l’autorité civile, mais le 17 mai les portes furent définitivement fermées, le mobilier vendu à l’encan, à part ce qui devait être transporté à Ste Waudru, et l’église complètement abandonnée. Les chanoines se séparèrent le 25 décembre 1797.

Le 31 mars 1799, le gouvernement mit en vente, sur recours public, l’église de St-Germain, de même que la tour de briques (qui faisait office de clocher aux deux églises). Le 3 avril suivant, la démolition de l’édifice fut commencée. Le portail principal, les nefs furent d’abord abattues, et, ensuite, le clocher puis le chœur, malgré l’indignation populaire.

Il se trouve qu'après que les bons matériaux eussent été enlevés, les acquéreurs abandonnèrent les ruines, mais ils furent poursuivis pour cela, sur pied des conditions de la vente qui exigeaient un déblaiement complet du terrain. La masse des décombres était si considérable que la Ville prit à sa charge leur transport, les acquéreurs lui ayant cédé en échange le terrain de l’église ainsi qu’une maison qui s’y trouvait annexée.

Par la suite, le terrain fut mis en exploitation par la Ville qui fit faire, à diverses reprises des excavations d’une grande profondeur d’où l’on tira du sable propre à bâtir. On le vendit par tombereau, ce qui permit le paiement du travail des ouvriers démolisseurs et, par le même temps, l’on remplit successivement ces excavations des décombres de l'église. Ces travaux durèrent jusqu’en 1817, époque où l'on nivela le terrain pour en faire la place St-Germain. Cette place circonscrite par les soubassements des murs de l’ancienne église vers la rue Samson et de la Voussure, fut plantée de peupliers, qui disparurent en 1832 après qu’une ordonnance de police, en raison d’une épidémie de choléra qui s’était alors déclarée, ait prescrit l’installation du marché à la viande sur cette place,. Mais ce marché n’y resta que quelques mois, avant de retourner sur la place du Marché aux Herbes.

Désormais sans utilité précise, la place fut envahie d’herbes folles, particulièrement du côté de la rue Samson, qui était moins rabattue par les gamins du quartier qui en avaient fait leur terrain de jeux. Mais aussi, les petites gens des alentours venaient y mettre leur linge à curer, sous la surveillance d’un enfant à qui on faisait alors manquer l’école. Souvent celui-ci avait pour compagnon l’âne du Savoyard que celui-ci mettait en pâture, en toute liberté, sur « le Saint-Germain ». Où, parfois, venait le rejoindre l’un ou l’autre ropïeur arrivé en retard à l’école et qui attendait, étendu sur l’herbe, l’heure de sortie pour rentrer avec les autres comme si de rien n’était. Jusqu’à cette heure-là, c’était un endroit tranquille, mais après, toutes les bandes des différents coins du quartier arrivaient pour s’affronter dans des jeux, ou pire dans des batailles exacerbées, généralement pour des riens du tout survenus à l’école.

Désireuse d’élever un monument à la mémoire de François Dolez, récemment décédé (1883), la ville décida en 1887 d’y aménager un square pour y élever un monument à sa mémoire. Le sol fut creusé pour rejoindre le niveau de la rue Samson, tandis qu’un haut mur retenait les terres du côté de la rue des Clercs et de la Poterie, qu’un escalier devait permettre de rejoindre. Des arbres furent plantés, le monument installé en son milieu, une clôture en fonte, quelques bancs vinrent compléter l’ensemble, transformant l’endroit en un lieu paisible sur lequel veillait un garde champêtre.

Sur un piédestal en pierre bleue, le buste de François Dolez était surmonté d’une victoire ailée du plus bel effet, tandis que des dragons, eux aussi, ailés flanquaient les côtés. En fait, ceux-ci n’étaient pas destinés à ce monument, on les trouva dans l’atelier du sculpteur, Charles Brunin, qui venait de terminer le buste lorsqu’il mourut (en 1886), alors, on les employa pour compléter la composition, bien que le sujet n’y fût nullement approprié, mais, reconnaissons-le, l’ensemble ne manquait pas d’allure.

Hélas, durant la première guerre mondiale, l’occupant allemand n’y fut aucunement sensible, et ordonna qu’on démonte les bronzes pour les envoyer à la fonte (1918). Le socle resta vide … jusqu’en 1957, date à laquelle la fontaine dédiée à la mémoire des combattants montois de 1830, installée lors des fêtes du centenaire de l’indépendance au milieu de la place Régnier au Long Col, vint le remplacer.

Actuellement, à regarder les lieux, on est sans doute persuadé que l'harmonie qui règne en ces lieux (la vue vers le beffroi depuis le square est abondamment utilisée pour illustrer la Ville de Mons) a toujours existé, et pourtant...

Photos :

L’église Saint-Germain. Dessin aquarellé de Pierre Seuwart, s.d. (1531). 380x900mm. Partie gauche. Mons Archives de l’Etat, cartes et plans, 411.

L’église St-Germain vers 1585, vue depuis la rue des Clercs. Le chœur se trouve à gauche derrière le clocher. A droite la tour de brique. Albums de Croÿ, tome IV, Comté de Hainaut I. Crédit Communal de Belgique. 1986.

Incendie de St-Germain et Ste-Waudru lors du siège de Mons de 1691. Aquarelle française anonyme.486x2955. Détail. UMons. Bibliothèque. Fonds Puissant.

Ruines de l’église St Germain et la tour de briques. Litho de Liez et Wauquière d’après un dessin de L’Heureux. ca 1830.186x212mm. UMons. Bibliothèque. Fonds anciens.

Le terre-plein de la place Saint-Germain. Photo anonyme d’avant 1887. Mons, Guide du Touriste.1897.

Le square Dolez. Carte postale oblitérée en 1914 Edition Nels. Bruxelles.

Le monument Dolez. Carte postale oblitérée en 1908. Ed. A. Sugg. Gand.

POISSONS

MARCHE AUX POISSONS

 

La ville a de tous temps été approvisionnée en poissons que ce soit d’eau douce ou d’eau de mer. Une criée y était organisée lors des arrivages. Cette place porte ce nom en raison du fait qu'après le réaménagement du quartier suite à la disparition de la Trouille, on installa ce marché sur l' espace ainsi libéré en remplacement de l’ancien marché couvert démoli. Ce fut fait à peu de frais ; la Ville installa un ensemble de tables en pierre abritées par un long auvent métallique qui permettait, néanmoins, aux poissonniers et poissonnières d’étaler leur marchandise dans de bonnes condition hygiéniques, certes minimales, mais acceptables pour l’époque. Ne l’étant sans doute plus, elles furent supprimées en 1954.

A l'origine le marché aux poissons était installé rue du Miroir, puis il fut déménagé une première fois au bas de cette rue où la démolition de quelques maisons avait permis l’ouverture d’une placette. En son centre on avait érigé une fontaine dont l’eau permettait le nettoyage du poisson et des lieux. Créée en pierre de Soignies sur un plan triangulaire par l'Architecte Emmanuel Fonson, elle date de 1760. Cette fontaine (qui se trouve depuis 1960 à l’extrémité de la rue des 4 Fils Aymon, côté place du Parc) était jadis surmontée d’une statue de Saint-Pierre, patron des pêcheurs mais qui a malheureusement disparu et a été remplacée par un vase plutôt insignifiant.

Pour des raisons sans doute olfactives, le marché aux poissons fut déménagé en 1832 dans le bas de la ville, dans le quartier bordant la Trouille. On l’installa dans un bâtiment construit tout spécialement en 1856 au bas de la rue de la Halle par l’architecte de la ville, Charles Sury, qui lui conféra un style mauresque assez surprenant. C’était une construction de forme ovale aux dimensions assez modestes (environ 22m sur 18) entourant une cour intérieure à laquelle on accédait par un porche monumental. Le tout était recouvert d’une toiture se terminant par un étonnant bulbe surmonté d’une flèche où figurait un poisson. Mais il ne subsista pas longtemps, car sitôt les fortifications disparues, l’ouverture de la ville vers les nouveaux boulevards entraîna en 1872 son arasement complet afin de créer un passage vers l’Ecole Normale et l’avenue d’Hyon nouvellement créées.

 

Depuis, le marché aux poissons a été installé sur l’ancien lit de la rivière, à l’emplacement des moulins jumeaux, démolis en 1866 mais dont le bâtiment annexe existe toujours, bien que transformé, reconnaissable à sa toiture à croupe, au borde de la place. En fait, celui-ci fut préservé pour être transformé en lavoir public qui ouvit ses portes en 1874. Entreprise qui ne connut pas beaucoup de succès en raison, d’abord, de l’installation de fontaines publiques dans les quartiers pauvres, mais surtout en raison du développement des raccordements au réseau de distribution d’eau de ville, récemment ouvert (1872).

Remarquons qu'au début du XXe siècle, le marché aux puces se tenait également sur cette place.

Photos :

Le marché couvert aux poissons. Photo Léopold Loret ca 1875. BUMons.

Implantation du marché aux poissons couvert. Extrait du plan Popp. 1888.

Implantation des Moulins Jumeaux. Extrait diu plan Goffaux. 1828.

Les moulins Jumeaux. Photographie de Damseau. Fond d’Archives Photographiques sur Mons. Collection privée.

Le puits-fontaine de l''ancien marché aux poissons.Photo anonyme. FAPMC.

Place du marché aux poissons. Carte postale oblitérée en 1909. Ed. Préaux. Collection de l’auteur.

Place du marché aux poissons. Carte postale oblitérée en 1907. Ed. ND Phot. Collection de l’auteur.

Place du Marché aux Poissons Carte postale non datée. Ed. Pho. Collection de l’auteur.

Le marché aux puces. Carte postale oblitérée en 1906. Ed. inconnu. Collection de l’auteur.

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