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FETIS

Photos :

Lithographie de François-Joseph Fétis par Charles Baugniet.

L'ancien refuge de l'abbaye de St-Ghislain, rue Fétis. Dessin de Léon Dolez. 1870. BUMONS.

La grille en fer forgé qui a remplacé l'ancien mur de clôture. Photo de l'auteur.

La niche renaissance garnissant l'angle de l'aile droite de l'ancien refuge. Photo de l'auteur.

La maison natale de François Fétis et l'entrée monumentale de l'école pour jeunes en filles, au début du XXe siècle et de nos jours (2018).

RUE FÉTIS

Cette rue fut baptisée de ce nom en souvenir de François Joseph Fétis, musicien et musicologue de renommée internationale, né à Mons en 1784 et mort à Bruxelles en 1871. Une plaque a été apposée en 1884 sur sa maison natale, au n°9 de la rue. Avant cette date, cette rue, qui s'étendait, alors, de la rue de l'Athénée à la rue des Sarts, portait le nom de rue des Ursulines. En 1955, on attribua au tronçon situé entre la rue de la Houssière et la rue des Sarts, le nom de Claude De Bettignies.

Au n°1, l’école primaire de l’Athénée, anciennement école moyenne de garçons (créée en 1817 et primitivement installée rue Samson) a pris possession en 1863 de ce bel édifice, œuvre de l’architecte Nicolas De Brissy. C'est, en effet lui qui construisit en 1726, pour le compte de l’abbaye de Saint Ghislain, l'élégante chapelle formant l'aile gauche ainsi que le corps de logis de l'abbé dont la façade constitue un bon exemple, à Mons, d'une architecture faisant appel à l'ordre colossal. Ce logis fut accolé à une aile plus ancienne située à droite (ce qui permit, fort heureusement, de préserver cette niche renaissance remarquable.qui se dresse à l'angle de la façade). Autrefois, un mur avec portail monumental fermait la cour ; il a été supprimé en 1876 pour laisser place (début XXe siècle) à une grille en fer forgé, moins massive.

Remarquons au passage que ce refuge d'abbaye, confisqué, lui aussi, comme bien national durant la Révolution Française, fut le seul a avoir conservé son oratoire, et le seul parmi les huit autres que comptait la ville à n'être pas passé en des mains de particuliers. Tout simplement en raison de la création dans ses locaux de l'éphémère École Secondaire (qui disparut en 1810 faute d'élèves) et, depuis 1814, de la présence du pensionnat des dames du Sacré Coeur (jjusqu'en 1862°.

Un peu plus loin, au N°11, se situait l’ancien refuge des Dames d’Hautrage, auparavant hôtel de Fouleng, dont le portail si caractéristique servit d’entrée, d’abord à l’Ecole des Mines (de 1837 à 1878) , puis à l’École Professionnelle pour Jeunes-filles (jusqu’en 1923), puis à l’école communale préparatoire à l’Athénée pour garçons (jusqu'en 1955, maintenant à la rue des Canonniers), puis à l’école communale de musique (transférée à la rue des Cinq Visages). C’est à présent une annexe à l’Athénée Royal, section primaire.

Jugé comme trop étroit pour être en conformité avec les nouvelles exigences en matière de sécurité incendie pour ce type d'école, le portail fut démonté et reconstruit à l’entrée de l’Académie de musique (ancien refuge de l’abbaye d’Epinlieu), rue des cinq visages (l'autorisation fut accordée parce qu'un escalier situé juste derrière le portail empêche le passage des camions).

RUE DE LA REUNION

Ce nom de rue est un des seuls attribués pa les Sans-culottes français et les Jacobins de Mons, qui leur ait survécu en ville. En effet, on s'est empressé d'effacer le souvenir de leur passage et de restituer aux rues le nom qu'elles portaient avant la tempête révolutionnaire. Sous la République, toutes les rues qui pouvaient avoir un air e « cci-devant » avaient été débaptisées. Ainsi la rue d e la Couronne était devenue la rue de la Loi, la Croix-Place devint le Marché au Chanvre, la cour du Bailly devint cour du Philosophe, la rue de Notre-Dame, la rue de l'Égalité, celle de la Terre du Prince, la rue Jean-Jacques Rousseau et ainsi de suite...

 

Auparavant, cette rue s'appelait rue d'Épinlieu parce que les Bénédictines d'Épinlieu avaient du quitter en 1679 leur abbaye située vers le village de Ghlin, suite à la décision du duc de Villa Hermosa qui avait ordonné sa destruction pour des raisons militaires en cas de siège de la ville. Elles s'étaient donc retirées dans le refuge qu'elles avaient fait construire en 1616 à l'ancien emplacement de l'hôtel des princes de Chimay et situé entre la rue actuelle de la Réunion et celle des Cinq Visages.1

 

Mais de quel rassemblement ou rapprochement cette rue rappelle-t-elle le souvenir ? Il s’agit effectivement d’un rassemblement qui permit un rapprochement : le nom de cette rue rappelle, en effet, la réunion de la province du Hainaut à la République Française, votée le 11 février 1793 1 lors d'une assemblée extraordinaire des Montois, qui transforma celle-ci en département à qui on donna le nom de Département de Jemmappes (sic) en souvenir de la victoire emportée dans le village de Jemappes par les troupes françaises, conduites par le général Dumouriez, sur les Autrichiens. Cette assemblée fut plutôt houleuse. Voici comment cela se déroula :

 

La victoire des troupes révolutionnaires françaises, le 6 novembre 1792, à la bataille de Jemappes ayant chassé de nos contrées le régime des « despotes autrichiens », beaucoup de Montois, convaincus que la démocratie c’était la France porteuse des grands principes nouveaux, pensaient que la réunion de la Belgique à celle-ci était la meilleure façon de maintenir les progrès démocratiques obtenus auprès de l’ancien régime autrichien.

 

Mais les choses n’étaient pas si faciles : en effet, il fallait convaincre la population et tout particulièrement celle des campagnes, analphabète, qui ne jurait que par l’Ancien Régime. Les jacobins montois pensèrent que la façon la plus efficace de préparer l’opinion était sans nul doute l’organisation d’une grande fête. Sous prétexte de rendre hommage à la mémoire d’un député à la Convention Nationale assassiné récemment, ils décidèrent de mettre sur pied une grande cérémonie qu’ils annoncèrent par voie d’affiche et envoyèrent des invitations à tous les villages de la province demandant à chaque commune de se faire représenter par quatre délégués. Malgré les réticences et les manœuvres des partisans de l’ancien régime qui faisaient circuler le bruit que tout ceci n’était que prétexte pour enrôler les villageois de force dans les armées de la République, la fête fut une grande réussite 2.

 

Tout commença par un rassemblement sur la place de l’Egalité (nouveau nom donné à la Grand-Place) où les troupes belgiques (c’est comme cela qu’on disait à l’époque) et françaises étaient rassemblées en ordre de bataille, drapeaux au vent. Un coup de canon donna le signal de départ du cortège. En tête venait un détachement de cavalerie suivi de deux pièces d’artillerie, puis un régiment d’infanterie. Venait ensuite la musique militaire qui précédait les autorités provisoires de la ville et, bien sûr, les Amis de la Liberté et de l’Egalité. Enfin, sur deux rangs, les représentants des communes avec leurs drapeaux. Un autre détachement de cavalerie fermait la marche.

 

Après avoir parcouru les rues de Mons, le cortège se rendit à Sainte-Waudru pour assister à une grand-messe. Une fois celle-ci dite, les orateurs se succédèrent en chaire et prononcèrent des discours enflammés pour haranguer l’assistance et l’inviter à fraterniser avec le peuple français et soutenir sa lutte pour la liberté.

Suite à cela, tous les assistants, poussés les uns par les autres et par l’enthousiasme que suscitait l’atmosphère solennelle des lieux, se dressèrent et se mirent à réclamer la réunion de la Belgique à la France en criant « Vive la France ! », « Vive la Nation ! », « Vive la liberté ! ».

 

De retour sur la Grand-Place où on avait dressé un catafalque devant la Maison Commune, ce fut à qui serait le premier pour jurer de combattre les tyrans et réclamer, à nouveau, la réunion avec la France. Ceci fait, une farandole fut organisée et, la journée touchant à sa fin, la foule, satisfaite, s’éparpilla et envahit les estaminets environnants pour continuer la fête. Pendant ce temps de nouveaux discours que chaque citoyen avait la liberté de prononcer se faisaient entendre dans la salle des séances du club des Amis de la Liberté et de l’Egalité. Et la journée se clôtura par un bal alors que toute la ville était illuminée. 

 

Quelques jours plus tard, un avis placardé dans les rues de la ville invita tous les citoyens à se réunir le 11 février à 8 heures du matin dans l’église Sainte-Waudru pour s’y prononcer sur la forme de gouvernement qu’ils désiraient adopter. Ce fut encore une journée mémorable dont le déroulement fut transcrit dans un procès-verbal rédigé par le président du club, Wolff, et ses secrétaires et qui, par la suite, fut imprimé et distribué à qui le voulait bien.

 

Après que le commissaire du pouvoir exécutif, le général Ferrand, commandant la ville de Mons, ait fait procéder à la désignation des président et secrétaires de l’assemblée présente - bien entendu, les plus ardents jacobins montois furent désignés - un autre clubiste donna lecture d’un discours où il démontrait l’avantage pour les Montois de se réunir à la France et les inconvénients qui résulteraient pour eux si cette réunion n’avait pas lieu. Des applaudissements et des cris ponctuèrent la fin de ce discours. Ensuite, le président proposa de prêter serment à la Liberté et à l’Egalité, ce qui fut fait à l’unanimité ; puis de renoncer à tous privilèges et inscrire cette renonciation dans un registre préparé à cet effet. Très fier de lui, il fut le premier à le faire et son geste servit d’exemple à quelques autres.

Par après, il fut proposé de voter par acclamations le mode de gouvernement que les Montois voulaient adopter. Ce fut d’un élan unanime que l’assistance demanda la réunion à la France, et pour bien marquer le vote, il fut demandé aux citoyens qui voulaient cette réunion de passer à la droite de l’orateur, dans le haut de l’église et à ceux qui voulaient un autre mode de gouvernement de passer à sa gauche dans le bas de l’église.

 

Inutile de dire que toute l’assemblée se précipita sur la droite et que personne ne se rendit sur la gauche. Cependant, il est apparu quelques temps plus tard que les choses ne s’étaient pas déroulées aussi sereinement mais, qu’au contraire, il paraîtrait qu'il régna une grande confusion durant toute la séance. Un certain nombre de personnes déambulaient dans l’église, comme sur la place publique, chapeau sur la tête, tandis que d’autres tenaient respectueusement leur chapeau à la main. Les premiers appartenaient sans nul doute au clan des Révolutionnaires et les autres aux indécis. Le bruit courut dans l'assemblée que certains des clubistes étaient armés et qu’ils avaient déjà contraint sous la menace de leur arme bon nombre de leurs adversaires à quitter l’édifice afin de rester maîtres du terrain. Quelques cris de dénégation s'étaient fait entendre ici et là, suivis de quelques altercations et invectives puis, tout rentra dans l’ordre voulu et préparé. Pour parler vrai, on peut dire que la minorité agissante l’emporta. Alors que les cris de « Vive la Réunion ! », « Vive la République Française ! » se faisaient entendre de manière répétée sous les voûtes de l’édifice religieux, le président put déclarer que le peuple libre de Mons avait voté à l’unanimité pour la réunion à la France 3

Celle-ci dura jusqu’au rattachement, en 1815, des Pays-Bas du Sud au royaume de Hollande, décidé par le Congrès de Vienne.

1 Eric Deroisy. Mons, aux Coins des Rues. 2015.

Les Autrichiens ayant repris le terrain conquis, cette réunion n’eut effectivement lieu qu’en 1795.

Source : Description de la Fête civique qui a eu lieu en la ville de Mons, à l’invitation des Amis de la Liberté et de l’Égalité, le 6 février 1793, l’an deuxième de la République. AEM Mons

Emile Hublard. Mons, choses et autres. C. Leich, Mons, 1926.

Photos :

La bataille de Jemappes par Horace Vernet. Carte postale. Coll. De l'auteur.

La bataille de Jemappes. Lithogravure des Frères Gibaut. Paris.

Le duc de Chartres à la bataille de Jemappes. Carte postale reproduisant un tableau de Hilaire Ledru.

Entrée des troupes françaises dans Mons.

Plantation d'un arbre de la Liberté. Gravure ancienne.

Portrait du général Charles François Dumouriez vainqueur de la bataille de Jemappes. Gravure de Mosselman. Iconographie Montoise. 1896. Coll. de l'auteur.

Portrait de Danton. Iconographie Montoise. 1896. Coll. de l'auteur.

Plaque commémorative du discours de Danton à Mons, rue des Gades.

Décret de la Convention Nationale de 1793 portant sur la réunion du Hainaut à la République Française.

ALBERT

BOULEVARD ALBERT-ELISABETH

Ce boulevard s'appela d'abord boulevard Jean d'Avesnes puis boulevard Dolez ; ensuite, il fut coupé en deux tronçons séparés par l'avenue d'Hyon. (une des rares artères dont le nom se retrouve de chaque côté du ring) pour donner à la première partie le nom des souverains qui ont incarné la résistance de la Belgique pendant la guerre de 1914-1918.

D'abord, Albert Léopold Clément Marie Meinrad, prince de Belgique, duc de Saxe, prince de Saxe-Cobourg et Gotha, héritier de la couronne belge (de 1905 à 1909), puis roi de Belges (de 1909 à 1934), né à Bruxelles le 8 avril 1875 et mort dans un accident d'escalade à Marche-les-Dames le 17 février 1934. Il devint le troisième roi des Belges le  23 décembre 1909, sous le nom d'Albert Ier, après la mort de son oncle, Léopold II.

En 1900, il épouse Élisabeth de Bavière, avec qui il partage une vision humaniste et pacifiste de la société. Le roi et la reine forment un couple très vite populaire et donnent une image modernisée de la monarchie, dont ils renouvellent le style. Issu d'une lignée aux racines germaniques et mari d'une princesse allemande, le roi choisit en 1914 de défendre son pays, pourtant créé neutre, et de combattre contre l'invasion allemande, affirmant de la sorte le caractère belge de la dynastie.

À partir de la Première Guerre Mondiale, Albert devient l'objet d'un véritable mythe dépassant largement le cadre des frontières belges, recueillant les surnoms guerriers de Roi Soldat ou de Roi Chevalier. Après l'armistice de 1918, le roi intervient fréquemment dans les questions politiques belges. En 1919, alors que la Constitution borne ses pouvoirs, il réussit à convaincre les hommes politiques belges les plus éminents de la nécessité d'adopter le suffrage universel masculin pur et simple.

Le roi prône l'égalité effective des deux langues nationales, la reconnaissance de la liberté syndicale, l'extension de la législation sociale et l'essor des sciences. Sur le plan des relations internationales, il accomplit de longs voyages officiels et privés à l'étranger : les États-Unis en 1919, le Brésil l'année suivante,les Indes en 1925, sans oublier le Congo en 1928 et en 1932 et enfin la Syrie et la Palestine en 1933.

Passionné d'alpinisme, comptant à son actif plusieurs ascensions importantes, il trouve la mort, en 1934, lors d'une escalade dans la vallée de la Meuse. Son fils aîné lui succède sous le nom de Léopold III.

Élisabeth Gabrielle Valérie Marie de Wittelsbach, duchesse de Bavière est née le 25 juillet 1876 à  Possenhofen en Bavière. Par son mariage avec le futur roi Albert, elle devint la troisième reine consort des Belges, de 1909 à 1934.

Pendant la première Guerre Mondiale, le roi, ayant refusé de suivre le gouvernement belge, qui s'est réfugié en France à Sainte-Adresse, dans la banlieue du Havre, est resté à la tête de l'armée pour la diriger. Il établit son quartier-général à La Panne où Elisabeth le rejoignit et participa activement aux soins dispensés aux blessés de guerre. Elle y recueillit le surnom de « Reine infirmière ».

Après 1918, très présente sur la scène nationale et internationale, Élisabeth accompagne Albert lors de longs voyages officiels et privés à l'étranger. En outre, avec son fils aîné, elle se rend en 1923 en Égypte pour assister à l'ouverture officielle du tombeau de Toutânkhamon. En 1934, la mort inopinée du roi met fin à son statut de reine-consort. Mais, férue de sciences et d'art, elle continue à soutenir les causes qui lui sont chères. Elle reçoit de nombreux savants, écrivains et philanthropes et correspond fidèlement avec eux. Mélomane avertie, elle crée en 1937 le Concours Reine Élisabeth.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, elle demeure auprès de son fils le roi Léopold III au château de Laeken. Surveillée par l'armée allemande, elle peut cependant circuler librement en Belgique et à l'étranger. Ses actions en faveur des Juifs persécutés lui valent d'être reconnue comme Juste parmi les nations.

Veuve et libre d'obligations officielles, la reine Élisabeth s'organise indépendamment et s'adonne à ses passions artistiques et à son mécénat scientifique. Anticonformiste, elle n'hésite pas, en période de guerre froide, à accepter les invitations de pays communistes et se rend donc en Pologne, en Union Soviétique, en Yougoslavie et également en Chine. Ces voyages lui valent le surnom de « Reine rouge » et provoquent le mécontentement du gouvernement belge.

Son absence de préjugés et son humanisme suscitent l'admiration des savants, artistes et hommes de lettres qu'elle fréquente durant sa longue vie. Elle meurt le 23 novembre 1965 à l'âge de 89 ans au château du Stuyvenberg et est inhumée dans la crypte royale de Laeken1.


 

Sur ce boulevard Albert- Élisabeth, bordé de maisons bourgeoises, se trouve l'impressionnant bâtiment de l'École Normale Primaire de l'État. Voici son histoire : une nouvelle loi de 1842 ayant imposé à chaque commune l’entretien de plusieurs écoles primaires afin de favoriser un enseignement officiel face à celui des catholiques, il fallut également pourvoir à la formation des maîtres. A cet effet le gouvernement décida en 1866 d’établir deux nouvelles écoles pour instituteur et deux pour les institutrices afin de suppléer les deux déjà existantes dans le pays. Mons fut choisie à condition qu’elle mît à disposition les terrains. Ça tombait bien, avec la disparition des fortifications, il y en avait à revendre, et l'on choisit l'un des mieux placés. C'est par l'arrêté royal du 17 février 1870, que la ville de Mons fut officiellement désignée comme siège d’une école normale pour instituteurs. L’ingénieur-architecte montois Joseph Hubert dont la renommée était déjà établie par l’ampleur de ses réalisations (Tir communal  (1868), l' hôpital civil (1869-1875), et les bâtiments de distribution d'eau (1871), fut chargé de la conception du projet . Le nouvel édifice devait être un modèle du genre. A cette fin, le gouvernement avait procédé à une enquête sur l’organisation des écoles normales existantes et dressé un « programme des règles à suivre pour la construction des locaux nécessaires à l’installation des nouvelles écoles normales ». Quant à Joseph Hubert, il visita les principales écoles de l’étranger et fit une étude approfondie des centres scolaires aux États-Unis. Le projet définitif fut approuvé le 3 février 1872.

La mise en adjudication eut lieu le 4 juin et Gorez, entrepreneur à Beloeil, fut déclaré adjudicataire. Les travaux devaient être terminés fin août 1874. En fait les choses n’allèrent pas aussi rondement que prévu. On se heurta, au départ, à un obstacle qu’on avait perdu de vue : les substructures des anciennes fortifications de la ville. Les travaux de terrassement s’avérèrent longs et difficiles.

Le 12 septembre 1872, le prince de Caraman-Chimay, gouverneur du Hainaut, et le bourgmestre F. Dolez posèrent la première pierre. Quatre années  plus tard, les bâtiments étaient prêts et le jeudi 9 novembre 1876, le Ministre J.B-C. Delcour pouvait inaugurer l’école et proclamer l’ouverture des cours. Elle eut lieu en présence des professeurs, des élèves et de leurs familles (2).

Le corps de bâtiment est composé de trois ailes encadrant une vaste cour intérieure. L'aile maîtresse s'étend sur plus de 180m. Elle est dominée par un imposant pavillon central formant un léger avant-corps et se termine par deux pavillons où se rattachent deux ailes en retour. Une aile supplémentaire entourant une petite cour ouverte sur la rue des Arquebusiers fut également érigé le long de l'avenue d'Hyon. En 1936-1937 une annexe supplémentaire de style art-déco fut construite sur les plans des architectes montois Bertiaux et Baudouin pour faire face à l’accroissement de la population scolaire des années trente. Celle-ci construite à front de la rue des Arquebusiers ferma le quadrilatère formé par l'école.

Le 19 octobre 1965, à 13h05, les élèves se trouvant encore au réfectoire, le feu prit dans un des laboratoires et s’étendit en moins d’une heure sur les 60 mètres de l’aile droite. Il n’y eu aucune victime, de plus un matériel important a pu être sauvé des flammes grâce au sang froid du corps professoral et des élèves. Ceux-ci furent recasés dans différents bâtiments de la ville en attendant la construction de bâtiments préfabriqués dans le jardin à front du boulevard, et qu’une nouvelle école soit construite sur un terrain libre à l’avenue Cornez. Les ruines ne furent démolies qu’en 1970 et subtilement remplacées par une aile rappelant en négatif la construction initiale.

En 1996, l'École Normale rejoignit la Haute École de la communauté française en Hainaut par la fusion de plusieurs écoles antérieures. Depuis l'année académique 2012 - 2013, l'appellation officielle de l'établissement est Haute École en Hainaut. Les identités visuelles de l'école et des différents Campus ont été adaptées en conséquence. Le vendredi 31 janvier 2020, l'établissement se dote d'une nouvelle identité visuelle. Les différents campus prennent désormais l'appellation de départements : département des sciences juridiques, économiques et de gestion ; département des sciences de l'éducation et enseignement ; département des sciences et technologies et le département des sciences sociales;

1Source Wikipedia.

2Julien Merckx. Cent ans au service du peuple. L'École Normale de l'État. 1976.

Photos :

Portrait officiel du roi Albert Ier dans les années 1920.

Portrait officiel de la reine Élisabeth en 1925.

Habitations bourgeoises du boulevard Dolez futur Albert-Elisabeth, à l'angle de la rue de Thirimont (actuellement de la Boulangerie). Carte postale datée de 1911. Coll.de l'auteur.

Vue à vol d'oiseau du projet de construction de l'École Normale.

Dessin du projet de construction de l'École Normale. Coll. De l'auteur.

La longue façade de l'École Normale. Carte postale oblitérée en 1920. Ed. C. Flament. Coll. de l'auteur.

Pavillon central de l'École Normale. Carte postale non datée. Ed. VPF. Coll.de l'auteur.

Aile droite détruite par l'incendie de 1965, démolie en 1970. Photo de l'auteur.

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